JEOL : Qui êtes-vous ? Quelle est votre fonction au sein du CCRMN Lyon ?

Anne Baudouin

Anne Baudouin, 57 ans : Je suis titulaire d’un DUT chimie effectué à Orsay, où j’ai eu la chance d’avoir Annie Aspect comme professeur de RMN, qui nous a transmis sa passion pour cette technique. J’ai ensuite obtenu un diplôme d’ingénieur à l’école de chimie de Mulhouse.
Après quelques années dans le secteur privé, j’ai intégré le CNRS où j’ai fait de la synthèse et de la caractérisation de polymères, puis de la catalyse et de la chimie organométallique de surface, en faisant de la RMN occasionnellement. C’est à ce moment là que ma carrière s’est définitivement tournée vers la RMN, puisque le laboratoire a fait l’acquisition d’un spectromètre RMN solide 500 MHz dont le directeur, Jean-Marie Basset, m’a confié la gestion… J’ai sauté sur l’occasion sans hésiter !
J’ai ensuite intégré le Centre Commun de RMN de l’Université Lyon1, que je dirige depuis 2016.

JEOL : Quelle est l’activité du CCRMN Lyon ?

Anne Baudouin : Le Centre Commun de RMN est une plateforme de l’Institut de Chimie de Lyon. Depuis 1974, il réalise des analyses RMN solution pour les laboratoires de recherche de l’Université Lyon1 et quelques industries de la région lyonnaise.
Nous disposons de quatre appareils : Deux 300 MHz dédiés aux analyses de routine en libre-service, un 500 MHz pour les analyses un peu plus complexes, et enfin notre tout nouveau JEOL ECZL400S.
Sur ces 4 appareils, nous réalisons environ 40 000 analyses par an, les passeurs d’échantillons sont donc un élément très important pour nous.
Il y a trois façons d’accéder à cette plateforme : mise à disposition d’appareils, prestation de service et collaborations.

JEOL : Pourquoi avez-vous investi dans un nouveau spectromètre RMN ?

Anne Baudouin : Nous avions un très vieil aimant 400 MHz non blindé que nous cherchions à renouveler pour des raisons de sécurité, de consommation élevée d’hélium, et aussi parce qu’il prenait beaucoup de place. Notre directeur a obtenu une partie du financement assez important du CNRS pour ce faire, puis nous avons réussi à trouver le complément par nos fonds propres.

JEOL : Pourquoi avez-vous choisi JEOL RMN ?

JEOL nous a fait une offre très intéressante, portant aussi bien sur l’aspect financier que l’aspect technique : nous avons plusieurs équipes de recherche qui travaillent sur la chimie du fluor, et la sonde Royal Probe HFX répondait parfaitement à nos besoins, entre autres sur le double découplage proton et fluor.
La décision a été difficile à prendre : aucun des membres de l’équipe n’avait travaillé sur un spectromètre JEOL dans le passé. Nous ne savions rien de la fiabilité de ce matériel, de la réactivité du laboratoire d’application, des délais pour obtenir les pièces détachées… Quelques appels à des collègues possédant déjà ce matériel m’ont rassurée sur ces points.
Restait le problème du temps que nous allions perdre à prendre en main un nouveau système et à nous adapter pour devenir performants… JEOL a su nous faire une offre suffisamment intéressante pour que nous sautions le pas !

JEOL : Êtes-vous satisfaite de la solution JEOL RMN ?

spectromètre JEOL 400 MHzAnne Baudouin : Après quelques moments de panique quand nous nous sommes retrouvés seuls face à ce nouvel appareil, la prise en main n’a finalement pas été trop problématique et nous avons pu faire nos premiers spectres très rapidement grâce à la réactivité et à la gentillesse du personnel du laboratoire d’application. Nous avons pu mettre l’appareil à la disposition de nos utilisateurs au bout d’environ trois semaines pour les spectres de routine, et nous progressons petit à petit pour le reste.

Nous avons été très surpris par les grandes possibilités de paramétrage de cet appareil, notamment au niveau des droits des utilisateurs, ce qui en fait un appareil très polyvalent, pouvant être utilisé en routine (libre-service) comme en développement de méthodes (recherche). Le langage utilisé pour le paramétrage des méthodes et pulse programmes est assez différent de ce à quoi nous avions l’habitude, mais avec l’aide du laboratoire d’application nous nous sommes adaptés assez rapidement, et la bibliothèque d’expériences disponibles est suffisamment riche pour que nous puissions attendre un peu d’être capable d’écrire nos propres séquences !

Nous nous sommes livrés à quelques comparaisons de spectromètres, et avons été très agréablement surpris par les excellentes performances de la sonde Royal Probe HFX : le signal de sonde en fluor est extrêmement faible, ce qui nous permet d’étudier des échantillons très dilués avec un excellent rapport signal sur bruit. En proton et en carbone, le rapport signal sur bruit est également excellent, meilleur qu’avec notre ancien 400 MHz dont la partie électronique était relativement récente.

Nous visons maintenant une sonde Royal Probe P+ pour des expériences multiples résonance impliquant le phosphore, ainsi qu’un système de refroidissement pour faire des spectres à très basse température.
Nous avons encore quelques difficultés de familiarisation avec le réglage des shims, et continuons à compter sur la réactivité du support applicatif pour fluidifier ce point.

JEOL : Recommanderiez-vous JEOL RMN ?

Anne Baudouin : Je recommande ce matériel à la communauté Centre Commun, et à la communauté RMN en France en général. D’ailleurs, le CCRMN-Lyon a déjà adopté ce nouvel appareil qui fait maintenant partie des meubles !
Les performances de l’appareil, la compétence et la réactivité du laboratoire d’application sont à la hauteur de nos espérances. Je pense que la technologie « time share » qui permet, avec seulement deux canaux RF, de réaliser des spectres comme si on en avait trois, est vraiment très performante et intéressante.

JEOL : Vos perspectives pour conclure.

Je suis très satisfaite de cet achat, malgré le temps passé à nous adapter à ce nouveau système, et je recommencerais si c’était à refaire !